L'aventure zéro déchet

Publié le 11 Septembre 2016

Aujourd'hui j'ai décidé de vous parler d'un sujet qui me tient à coeur : le zéro déchet. Alors comme ça, à première vue, cela paraît peu parlant, voire un peu réducteur, mais en fait, lorsque l'on commence à vouloir réduire la quantité de déchets que l'on produit, on s'aperçoit très vite que cela contribue à faire évoluer son mode de vie.

Il y a un peu peu plus d'un an, mon frère m'avait dit, comme ça, au fil d'une conversation, qu'il cherchait à réduire ses déchets, et notamment qu'il cherchait à se procurer un lombricomposteur. J'avais trouvé cette démarche intéressante, sans pour autant qu'elle ne trouve véritablement son écho chez moi.

Puis, de fil en aiguille, les reportages se sont accumulés. D'abord Capital, qui a fait un reportage notamment sur la ville de San Francisco et sa gestion exemplaire des déchets, et d'une de ses habitantes dont on ne peut plus ignorer le nom quand on commence à s'interroger sur cette problématique : Béa Johnson, la pionnière en la matière, qui pousse vraiment la démarche à l'extrême et qui parvient à ne produire que l'équivalent d'un litre de déchets pour une famille sur un an. L'exploit ! La graine était plantée. J'ai cherché à me renseigner davantage sur le sujet et peu de temps j'ai vu le reportage d'Infrarouge, dans lequel un journaliste relève le challenge zéro déchet. Et là, on se rend bien compte de l'impact sur la vie quotidienne. On change sa façon de faire les courses, ses lieux d'achats, et surtout, sa façon de consommer.

Un dernier reportage m'a vraiment poussé à franchir le cap et à me lancer dans l'aventure. Cette fois il s'agissait d'un reportage sur les gels douche et autres fantaisies moussantes et parfumées de nos salles de bain, dont je raffolais jusque là... Et ça m'a ouvert les yeux sur le fait fait que c'était tout, sauf bon et pour l'environnement et pour ma santé.

Alors ni une ni deux, j'ai passé une commande sur internet, j'ai commandé du shampoing solide, et je me suis dirigé à la biocoop la plus proche, j'ai acheté du savon d'alep et ai commencé à goûter aux joies de l'achat en vrac (les pâtes, le riz, le sucre, etc.). La machine était lancée. J'ai mis au placard bon nombre de produits, j'avais déjà ressorti la cup, j'ai commandé des disques démaquillants lavables, etc.

J'ai changé ma façon de consommer. D'abord réfléchir pour chaque achat : est-ce que j'en ai vraiment besoin ? Comment pourrais-je m'en passer ? Se tourner vers la simplicité volontaire. Non, je n'ai pas besoin d'une lessive qui embaume pendant des jours une odeur de champs de lavande qui n'a rien de naturel. Je fais désormais ma lessive moi-même, mon linge ne sent plus rien mais il est propre, c'est amplement suffisant !

Je désencombre ma maison. Lors de mes lectures sur le sujet, c'est l'étape numéro 1 évoquée par tous ceux qui s'y sont mis. Alors c'est parti. Monsieur avait déjà tendance à ne pas me laisser entasser dans les placards, mais là je m'y suis mise toute seule. J'ai ouvert chaque placard, et mis sur le bon coin tout ce qui m'était inutile. Alors tout n'est pas encore parti, mais j'ai stocké la plupart de ces affaires dans un carton. Et je ne retourne jamais les chercher, c'est bien la preuve que je n'en ai plus besoin, que ça ne me manquera pas ! Et quelle satisfaction de se dire que ce rouleau à pâtisserie en plastique stocké depuis des années dans le fond d'un placard a trouvé une nouvelle vie dans lequel il sera (j'espère !) utile, et en échange, je gagne un petit billet, beaucoup moins encombrant et dont je saurai quoi faire.

Ma plus belle source d'inspiration sur le sujet est la famille zéro déchets. C'est un blog plein d'humour, et plein de conseils et de recettes qui m'a permis de progresser dans ma démarche. Quelques mois après mes débuts, ils ont d'ailleurs sorti leur guide que je me suis empressée d'acheter, à lire absolument !

Le zéro déchet, pourquoi ?

J'ai toujours été préoccupée par l'environnement. J'ai grandi à la campagne, j'apprécie la nature (même si elle ne me le rends pas toujours, mais ceci est une autre histoire !), mes parents m'ont inculqué des valeurs qui font qu'aujourd'hui, je me considère comme une "écolo". Alors c'est un bien grand mot, qui d'ailleurs aux yeux de beaucoup, a une connotation péjorative. Peu importe, ce sont mes valeurs, et j'ai envie d'agir en ce sens. Tous les jours nous sommes abreuvés de constats alarmistes sur l'urgence environnementale, tous les jours tout le monde en est scandalisé... mais tous les jours les mêmes personnes continuent de se rendre en masse dans les supermarchés pour continuer d'acheter toujours plus de choses inutiles, pour gaspiller toujours plus de ressources.

Cette année, le 08 août nous avions déjà épuisé toutes les ressources de la Terre pour l'année 2016. La télé a diffusé cette information en boucle toute la journée. Et puis quoi ? Et puis rien, le lendemain, elle était déjà passé à une autre actualité encore plus vendeuse. Rien n'a changé pour autant.

Il suffit d'ouvrir les yeux sur le fait que lorsque l'on a fini de ranger ses courses, on n'a plus qu'à vider la poubelle pleine d'emballages pour se dire qu'il y a peut-être bien un problème. Les cartons qui entourent les pots de yaourts ou les emballages de paquets de gâteaux, les films plastiques qui regroupent les lots de deux, trois, douze... Ces emballages auront eu une durée de vie extrêmement limitée (tout comme leur utilité, d'ailleurs), de quelques minutes tout au plus. Ils sont souvent uniquement le support du marketing dont on paye également le prix. Même pour les déchets recyclables, c'est un gaspillage totalement irrationnel, compte de tenu de la situation environnementale. Les ressources sont limitées, le recyclage a un coût et nécessite une forte consommation d'énergie, et le traitement des déchets non recyclables... et bien en voilà un vrai problème. Selon certaines études, d'ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans l'océan. Et, ah oui ! ce que l'on ne vous dit pas assez, c'est que le plastique ne se recycle qu'une fois. Donc quand vous jetez votre bouteille d'eau dans la poubelle jaune, certes elle pourra devenir un isolant ou un vêtement, avec un peu de chance. Mais de ce nouvel objet, on ne pourra plus rien faire. Pas de troisième chance.

Le zéro déchet apparaît donc comme une solution intéressante pour limiter cet immense gaspillage. Alors oui, me direz-vous, c'est une goutte d'eau dans l'océan. Mais chaque effort compte. Et se lancer dans le zéro déchet, c'est aussi faire réfléchir autour de soi... La preuve, il y a deux ans, jamais je n'en avais entendu parler et aujourd'hui je me rends compte que le zéro déchet compte toute une communauté très active ! C'est une vraie lueur d'espoir pour l'avenir, de voir qu'il y a encore des gens qui se battent pour faire changer les choses, même si ça reste à leur échelle. Peu importe, le mouvement se propage et c'est ça qui compte ! J'ai trouvé une citation qui illustre très bien la situation : "Le roc inébranlable peu à peu est désagrégé par les fines gouttes de pluie", de Daniel Desbiens. Soyons ces gouttes de pluie.

Le zéro déchet, comment ?

Alors effectivement, lorsque l'on se lance dans la démarche, ça ressemble un peu au parcours du combattant. Il y a tellement de choses à changer ! Tellement d'emballages, tellement de gaspillage... Alors stop, pas de panique, on ne peut pas changer tout d'un coup. Pas la peine de se mettre trop de pression, cela risque de vous décourager et de vous faire tout abandonner. Ce n'est pas le but !

Retenons d'abord les 5 piliers du zéro déchets :

- Refuser

C'est par exemple dire non merci quand on vous propose un stylo publicitaire. Mais, c'est toujours utile un stylo, me direz-vous ! Non, regardez dans vos tiroirs, je suis sûre que vous en trouverez déjà des dizaines, dont certains seront déjà desséchés parce qu'ils n'auront même pas eu le temps de servir. C'est aussi mettre un stop pub sur sa boîte aux lettres. Nous recevons chaque année 40 kg de publicité par an et par habitant ! La plupart de ces prospectus seront jetés sans même être ouverts. Et souvenez-vous, ils ne sont là uniquement que pour créer des besoins.

- Réduire

C'est le désencombrement, la simplicité volontaire. Cela implique de se poser les bonnes questions, de savoir ce dont on a vraiment besoin (ai-je vraiment besoin d'une quinzième paire de chaussures ou d'un ènième ustensile de cuisine en plastique dont je ne resservirai jamais ?)

- Réutiliser : c'est donner une seconde vie aux objets. Réparer au lieu de remplacer, vendre et acheter d'occasion. Faire preuve de créativité pour limiter les déchets (et ça marche aussi pour la cuisine !)

- Recycler tout ce qu'on n'a pas pu éviter

- Composter tout le reste.

Et moi, j'en suis où ?

Alors après une méga longue tirage dans laquelle je vous vante tous les mérites du zéro déchet, je vais tout de même faire amende honorable en vous avouant que j'ai encore une poubelle chez moi, et je la sors encore régulièrement.

Alors effectivement, je me suis rendue compte qu'on produisait quand même beaucoup moins de déchets que d'autres, surtout quand je suis tombée l'autre jour sur un article étonnant sur Pinterest, qui visait à donner des conseils pour réussir à bien tenir sa maison. L'un des conseils était de vider sa poubelle tous les jours. Tous les jours ?!! Hier, j'ai sorti la mienne après au moins deux semaines, c'était un sac de trente litres dans lequel j'ai également versé le contenu de la poubelle de la salle de bain, et même avec ça elle était à peine pleine. Bon, je parle de la poubelle noire, je vide l'autre plus régulièrement mais c'est plus difficile à quantifier par contre...

J'entends déjà dire, au fond de la salle (ah, ça y est, je suis d'humeur mégalo) : ah mais c'est dégueu, ça doit puer et tout et tout. Et bien non mademoiselle (ou bien monsieur, d'ailleurs), une poubelle zéro déchet ça ne pue pas, dès lors qu'on fait du compost. Ce qui génère les mauvaises odeurs, ce sont les déchets en putréfaction, or, tout ce qui pourrit, je le mets au compost. Bon d'accord, sauf les restes de viandes et les os. Mais comme on ne mange que peu de viande et qu'on en jette encore moins, on ne peut pas dire que notre poubelle soit vraiment une source de mauvaises odeurs.

Donc pour en revenir à mon bilan, c'est dans la cuisine et dans la salle de bain que j'ai fait le plus d'efforts (ou plutôt de progrès).

- la cuisine : nous n'étions déjà pas fan de plats préparés, mais là c'est vraiment fini rarissime. Ne jamais dire jamais, une rechute est vite arrivée un jour de grande flemme. Beaucoup plus de plats maison, des achats en vrac à la biocoop, sur le marché aussi chez mon maraîcher bio (et local, son exploitation est sur ma commune). Le compost est en route depuis longtemps, et le potager nouvellement créé (il nous manquait juste d'avoir un jardin, c'est désormais chose faite) est un vrai bonheur. Tomates, poivrons, basilic, pommes de terre, oignons rouge, courges spaghetti et bientôt panais... C'est vraiment super, c'est bon et gratifiant.

- la salle de bain : j'ai viré les gels douches et shampoings industriels, remplacés par des pains de savon. J'ai remplacé le jetable par le réutilisable. Ma grande lacune : les mouchoirs en papier. Il n'y quasiment plus que ça dans la poubelle de la salle de bain (mis à part les emballages de médicaments et les cotons tiges dont Monsieur ne veut pas se séparer).

- les produits ménagers : je fais désormais ma lessive et mon produit vaisselle maison, et si je finis les autres bouteilles de produits, je pense que je n'en rachèterai pas.

- ma façon de consommer : j'arrive de mieux en mieux à me raisonner quand je suis sur le point d'acheter un truc inutile (même si ça a l'air super sur le coup). A force en fait, on s'habitue, la dépendance à l'achat compulsif disparaît, je n'éprouve même plus le besoin d'acheter, je ne suis même plus tentée ! Par contre, je n'ai pas encore trouvé de solutions satisfaisantes pour trouver à m'habiller durable. Souvent très cher ou en ligne, je cherche encore. Je ne me mets pas encore trop de pression puisque je n'ai jamais été du genre à m'acheter des vêtements toutes les deux semaines, de mon côté les achats sont plutôt rares. Mêmes difficultés pour l'électroménager : nous choisissons toujours des appareils très performants du côté énergétique, mais à chaque achat correspond toujours un trajet à la déchetterie pour jeter cartons et polystyrène.

Donc du mieux, mais encore énormément de pistes d'amélioration (enfin ce ne sont même plus des pistes mais carrément des autoroutes). Sur ce, à très bientôt pour un nouvel article où je vous donnerai plus de détails sur le zéro déchets dans ma salle de bain ! En n'attendant, n'hésitez pas à me donner votre avis dans les commentaires !

Rédigé par Cathy

Publié dans #Zéro déchet

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B
Grace à mes enfants dont les institutrices et instituteurs avaient déjà amorcé l'éducation écologique, j'ai essayé moi aussi, à mon niveau, à faire quelques économies, il y a longtemps déjà : comme éteindre la lumière d'une pièce quand on en sort ! puis, couper l'eau du robinet pendant qu'on se savonne les mains ... et de plus en plus avec l'aide de ma fille cadette et aussi un peu de mon fils, j'essaie de changer un peu mes habitudes ; je diminue mes doses de lessives par exemple, je n'utilise plus d'adoucissant que pour les serviettes éponge qui sont très rêches ... Merci à eux de m'encourager à faire ces économies, je rêve moi aussi d'une planète propre, de la responsabilité de chacun à propos des ces vastes forêts qui sont détruites tous les jours pour le profit d'industriels.... de ces pauvres bêtes qui disparaissent à cause de la cupidité des hommes....<br /> Cathy, merci pour ton article, sois lue et suivie par plein de monde !
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